15 mai 2023

5 000 participants se mobilisent pour améliorer la compréhension des besoins en matière de collaboration

Collaboration

Les résultats complets de l’enquête Collaboration, lancée au printemps 2022, sont consultables. Le questionnaire a généré environ 5 000 réponses. Les répondants sont à 96 % des libéraux et à 4 % des salariés. L’échantillon de l’enquête est ainsi représentatif de la population des collaborateurs et des collaborants. Ces statistiques sont de nature à renseigner, quoiqu’imparfaitement, sur les obstacles au recrutement et les causes de départs anticipés. Si ces chiffres n’apparaissent pas – pas encore – effrayants, certaines tendances qui s’en dégagent sont des signaux dont il faut dès à présent prendre la mesure, et doivent être inversées.

Des enseignements du point de vue de collaborateur...

Le volet collaborateur témoigne également de tendances dont il convient de surveiller l’évolution voire les renverser.

L’échantillon de l’enquête est représentatif de la répartition entre les hommes et les femmes, avec plus de collaboratrices que de collaborateurs répondant, dans une proportion des deux tiers. Plus l’on avance en âge, plus les hommes sont nombreux, les femmes ayant tendance davantage à quitter la profession en cours d’exercice.

L’enquête Collaborateur montre notamment que :

  • 23 % des collaborateurs n’ont pas de moyens mis à leur disposition pour le traitement de leurs dossiers personnels ;
  • 31 % des collaborateurs travaillent régulièrement plus de cinq jours par semaine et c’est contraint pour 44 % d’entre eux ;
  • 37 % des collaborateurs n’ont pas la possibilité de développer une clientèle personnelle ; à l’inverse, 63 % le pourraient ;
  • 52 % des collaborateurs pensent ne pas saisir le bâtonnier en cas de difficulté dans l’exécution du contrat de collaboration ;
  • 84 % des collaborateurs disent ne pas développer d’activité personnelle par manque de temps.

Ces données incitent à réfléchir aux manières de relancer l’attractivité de ce mode d’exercice et de la profession d’avocat en son entier.

...autant que du point de vue de collaborant

Le profil général des répondants révèle que le collaborant est plutôt un associé ou associé gérant, entre 41 et 60 ans (le tiers a entre 50 et 61 ans) – quoiqu’ils soient 59 % à avoir moins de 35 ans au moment de leur installation, alors que l’âge moyen d’entrée dans la profession est de 30 ans.

53 % des cabinets sont parisiens et génèrent un chiffre d’affaires supérieur à un million d’euros contre 30 % en province :

Le développement de l’activité du cabinet est la principale raison du recrutement de collaborateurs, avec un impact positif (augmentation du chiffre d’affaires et des résultats du cabinet, amélioration de la qualité de vie du recruteur). Vient ensuite le remplacement d’un collaborateur.

Les recrues sont trouvées le plus souvent à l’issue de stages (à la sortie de l’école) ou par annonce, et la principale difficulté au recrutement réside dans la rareté des candidatures pour 51 % des cabinets en raison de la faible attractivité du barreau.

91 % des répondants n’ont pas eu à se soumettre à un contrôle de l’exécution du contrat de collaboration, ce qui confirme que ce contrôle a posteriori n’est pas fréquent.

11 % des répondants admettent qu’il n’est pas dans la politique du cabinet de permettre au collaborateur de développer sa clientèle. 39 % d’entre eux pensent d’ailleurs que les collaborateurs ne le souhaitent pas.

Pour autant, 55 % des cabinets voient le développement d’une clientèle personnelle comme une étape essentielle du parcours professionnel de leurs collaborateurs – encore que 30 % déclarent qu’avoir une clientèle personnelle est utile mais pas indispensable. Cela étant, les collaborateurs qui y parviennent doivent travailler plus de 60 heures par semaine.

Enfin, et alors que la rémunération d’apports d’affaires est interdite, ils sont 43 % à rémunérer l’apport de nouveaux dossiers, selon les modalités suivantes :

Malgré quelques discordances (notamment, temps partiel, clientèle personnelle) entre les données tirées des réponses des collaborateurs et des collaborants, l’enquête Collaboration met en évidence des comportements, des difficultés, des évolutions mais aussi des constantes, dont la commission Collaboration s’empare pour ses réflexions à venir (rémunération de l’apport de nouveaux dossiers, incitation au recours au contrôle a posteriori…).

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